Extrait
:
Chapitre 1 :
— Quels
sont vos regrets ? demanda-t-il en plissant les yeux.
Je
perçus un léger accent du sud des États-Unis dans sa voix. Il
n’était donc pas néerlandais, mais américain.
Génial,
un fichu touriste curieux.
En
un battement de cil, je passai de la gratitude à la colère.
— Tout
d’abord, ce n’était qu’une chanson, dis-je d’un ton mordant.
Et puis je ne réponds pas à ce genre de questions, surtout
lorsqu’elles sont posées par des inconnus. Vous pouvez
reprendre votre argent.
Je
pris le billet de cinq euros dans mon étui et le lui tendis. Je
tendis mon bras vers lui sans le regarder, mais il refusa de le
prendre. Alors je tournai finalement les yeux vers lui et croisai son
regard. Je lui fis signe de prendre le billet, mais il refusa. Ses
yeux étaient rivés sur moi et il pinçait les lèvres. Je plongeai
dans son regard à la recherche d’une trace de colère, mais sans
la trouver. Il n’avait pas l’air en colère, mais blessé. Je
regrettai immédiatement d’avoir été aussi impolie, mais sans
savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il était mignon ?
— Vous
avez raison, dit-il en fronçant les sourcils. Ce ne sont pas mes
oignons. Je suis désolé d’avoir posé la question. Au revoir.
Il
enfonça ses mains dans ses poches, fit demi-tour et s’éloigna.
Maintenant,
je me sentais coupable.
J’ignorais
pourquoi. Je ne comprenais pas ce pincement au cœur si soudain.
Mais
qu’est-ce qu’il m’arrivait ?...»
Chapitre 2 :
«
… Lorsque je m’arrêtai de jouer, il se mit à applaudir et me
sourit d’un air amusé. Je me mordis la lèvre.
— Vous
êtes douée, dit-il.
Je
lui souris timidement en essayant de mettre de l’ordre dans mes
pensées.
— Je
suis vraiment désolée pour l’autre jour. Je n’aurais pas dû
m’en prendre à vous ainsi.
— Ce
n’est rien, dit-il en haussant les épaules, toujours souriant.
Alors
que j’y regardai de plus près, je me rendis compte qu’il avait
des fossettes ! Bon sang, ce n’est pas possible !
Comment ne pas craquer ?
— Comment
vous appelez-vous ? me demanda-t-il.
— Ella,
lui répondis-je en lui tendant la main.
Il
la serra dans sa main puissante et je me sentis encore plus attirée
par lui.
— Lou.
Louis Armstrong, répondit-il.
Quoi ?
— Vraiment ?
demandai-je un peu sous le choc.
—
Non,
je plaisante. Quel est votre nom ?
—
Je
m’appelle Ella Fitzpatrick, mais parfois j’aime bien mentir et
dire que je m’appelle Ella Fitzgerald. Je trouve cela plus cool,
pas vous. Et puis… j’aime bien embêter les gens, plaisantai-je.
— Vraiment,
hein ?
Je
hochai la tête.
— J’ai
l’impression que vous aussi, dis-je en lui souriant et en replaçant
une mèche de cheveux derrière mon oreille.
Tu
en fais trop, me dis-je.
Bon,
cela m’agaçait vraiment, il fallait que je le lui demande.
— Est-ce
que je vous connais de quelque part, Lou ?
Il
éclata de rire.
— Vous
essayez vraiment cette vieille technique de drague avec moi ?
— Quoi ?
Non !
Oh
mon dieu ! Je cachai mon visage dans mes mains.
— Oubliez,
c’était une question idiote. J’avais vraiment l’impression de
vous avoir déjà vu avant.
Il
éclata de rire encore une fois. Il avait un rire magnifique. J’étais
si ridicule. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait...»
Avis
de Lili :
Une
belle romance, une belle histoire d’amour, de rencontre et de
musique. Le résumé est attirant, la couverture bien sympathique. Ma
première lecture de cette plume fût avec Perdus
en Écosse, un roman tout en douceur.
Après
avoir quitté New-York, Ella a trouvé refuge à Amsterdam dans une
famille et a appris à jouer de la guitare. Dans la rue alors qu’elle
chante, elle fait la rencontre d’un homme, et ne découvre que son
identité quelques jours plus tard.
Une
routine s’installe entre eux, puis
un baiser, et une proposition de voyage pour Florence et faire de la
musique… mais Ella a peur que ce soit plus qu’une histoire sans
lendemain pour elle, où
j’ajoute
l’ombre de la futur ex-femme, soit une relation avec une date
d’expiration. Elle
a peur...
Ella Fitzpatrick,
24
ans
est
une
fille
au pair à Amsterdam, et
aide ses logeurs dans leur restaurant.
Elle fuit ses parents autoritaires et
riches,
voulant
gérer
sa vie à
devenir un prodige de musique classique.
Elle
a parfois peu de filtre.
Louis
Rivers,
Lou,
30
ans est un
musicien célèbre. Il est en plein divorce, sa femme l’ayant
trompée. C’est
un homme qui exprime
ses sentiments, joueur,
doux
et
attentionné.
Adorable.
La
narration est à la première personne,
le point de vue est
seulement celui d’Ella, et
le temps est passé.
L’intrigue
est menée
avec douceur et simplicité. Au fur et à mesure du contact d’Ella
avec Lou, la
corvée de jouer du piano se transforme en envie. La connexion
fragile mais puissance entre ses deux personnes évolue,
et
pourtant
la peur de souffrir est
toujours présente.
La
plume est
fluide,
facile à lire. L’humour est adorable. La
playlist de références musicaux est bien sympathique et de tout
genre. Le
roman est assez calme, mignon avec peu de rebondissements mais une
belle histoire d’amour et de musique. Le
rythme est
plaisant,
tout en douceur.
Les
émotions sont
savoureux, le lecteur adhère à ce couple admirable, vivant à
travers leur musique et pensant souvent aux autres. L’expérience
d’Ella, son éveil à sa musique, ses sensations sont très bien
décrits, et à la lecture nous les vivons, c’est agréable. Elle
est blessée par
le comportement de ses parents, voire très
déçue
et
pourtant son cœur reste ouvert à tous. Lou et Ella se taquinent,
c’est
adorable. Les
relations
intimes
sont
sensuelles.
Se
battre pour ne laisser personne influencer votre vie, prendre ses
propres décisions, suivre son cœur sans s’oublier ou laisser sa
peur d’être vulnérable prendre trop de place et tout rejeter. Une très belle histoire
d’amour et un beau message de femme épanouie et indépendante. La
plume est simple et facile à lire, c’est adorable tout en étant
prenant. Une belle lecture pour un moment de douceur et de calme en
musique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire