Chapitre 1 :
Romi
«… Je me retourne pour faire face au charmeur de la bande de motards.
– Bonjour jeune demoiselle. Si vous avez bes…
– Lieutenant Williams, le coupé-je, déjà agacée.
Son sourire arrogant ne le quitte pas et il me répond simplement.
– Je sais, Miss Riverside.
– Lieutenant suffira.
– À vos ordres, beauté.
Je le fusille du regard. Une lueur de défi brille dans ses prunelles d’un vert clair fascinant. Je me reprends rapidement pour ne pas me laisser attendrir, ce que je fais uniquement en regardant des vidéos de chatons tout mignons sur YouTube. Ce qu’il ne s’imagine pas, c’est qu’en étant la seule fille de la promo à l’école de police fédérale, j’ai dû tenir tête à des bonshommes bien plus costauds. Rarement aussi beaux, certes, mais il ne fait pas le poids.
– Et donc vous vouliez ? lui demandé-je avec toute la suffisance que je peux exprimer.
– Vous aider, répond-il en laissant son visage jovial se fermer. Mais, vous êtes probablement la meilleure, donc…
Il recule de quelques pas, mais avant qu’il fasse demi-tour, je ne peux m’empêcher d’enfoncer le clou.
– Donc je n’ai aucunement besoin de vous. Vous pouvez disposer avec vos petits copains.
Je me retourne pour faire face à mes deux camarades, bouche bée. J’ignore s’il a quitté les lieux, mais la chaleur que je ressens sur ma nuque m’indique qu’il m’observe intensément. Je suis convaincue que je l’ai mis en colère. Toutefois, il ne peut rien faire en présence de tous mes collègues, en pleine journée, sur la voie publique.
J’exulte.
Reste à ta place, Saul Adams ! Nous sommes l’autorité, nous décidons, tu exécutes. …»
Chapitre 4 :
Saul
«…– Deux choses, reprend-elle en enfonçant son index dans mon pectoral. Pour vous, c’est toujours et ça restera toujours lieutenant Williams. La seconde, les poules auront des dents avant que je n’envisage de « boire un verre avec vous ». Qu’importe ce que vous pensez, arrivera un jour où les habitants de cette ville ouvriront les yeux sur vos agissements, où votre chantage à la protection moyennant finance n’aura plus aucun impact sur eux. On ne fait pas régner l’ordre en inspirant la peur !
J’éclate de rire, un rire sans joie.
– La peur, tu dis ? Combien de personnes, hormis les Tigers, ont quitté le bar en courant à notre arrivée ? Je t’aide, aucune. En revanche, ramène la cavalerie et tout le monde décampera plus vite que son ombre, même ceux qui n’ont absolument rien à se reprocher. Bavure policière, contrôle d’identité au faciès, courses-poursuites qui causent la mort de gamins à peine en âge de conduire, des flics qui tirent sur des gosses même pas armés… Je m’arrête là, la liste est longue comme le bras. Tu allumes ta télévision parfois ? demandé-je en ayant l’air surpris par son ignorance ou sa naïveté. Vous, les keufs, vous inspirez la peur aux innocents quand nous sommes craints des enfoirés, des criminels. Telle est la nuance. Tu saisis ?
– Non, mais vous vous entendez ? réplique-t-elle en reculant d’un pas. Je crois rêver !
Elle hausse les sourcils en secouant la tête.
– Le problème avec les types comme vous, c’est que vous pensez être au-dessus de tout, des lois, des règles et de l’autorité ! Mais vous êtes des hors-la-loi, s’insurge-t-elle. Et… tous les agents de police ne sont pas des pourris !
– Et tous les bikers ne sont pas des criminels, rétorqué-je du tac au tac. …»
Attention si vous n’avez pas lu le roman précédent, cette chronique peut contenir des SPOILER !!!
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