Chapitre 2 :
Tigwan
«… – Tu te diriges droit vers les ennuis, Fab’, et…
– Mais tu n’as pas capté que je n’en ai absolument rien à faire de ce que tu peux me dire ! Tu as perdu ce droit en m’abandonnant il y a cinq ans !
– Je ne pouvais pas rester ! m’énervai-je.
– La belle excuse ! Et tu vas me dire que tu ne pouvais pas non plus donner de nouvelles ? Mais, de toute façon, je m’en fous !
– Ce n’est pas l’impression que tu donnes, frérot ! Je crois au contraire que tu as accumulé tant de haine à mon égard que tu ne sais plus faire la part des choses.
– Oh, mais dis-moi pourquoi je ne devrais pas te haïr ? Parce que je me suis retrouvé seul à la maison, à devoir consoler maman parce que tu t’étais cassé, mais aussi parce que mon père était en taule ? À moins que ce ne soit parce que tu m’avais promis le jour de mes douze ans que tu serais toujours là pour nous et que tu t’es tiré ? Ou encore parce que nous n’avions plus une thune à la maison, que j’étais trop jeune pour bosser et que c’est maman qui a dû s’y coller ? Il y a encore une autre hypothèse… lorsque le drame s’est abattu sur nos vies, j’ai été la risée de tout le lycée. Si je m’en suis sorti, c’est parce que Keta a toujours été là pour moi. C’est elle qui m’a ramassé lorsque je suis tombé de haut, c’est elle qui a séché mes larmes, elle encore qui passait des heures à me changer les idées. Alors, dis-moi, monsieur parfait, pourquoi je ne devrais pas te haïr ?
Tous ces mots qu’il venait de prononcer s’enfoncèrent profondément dans mon cœur, parce qu’il avait en partie raison, mais il ne connaissait pas toute l’histoire, seulement la partie émergée de l’iceberg... »
Chapitre 5 :
Kaytanne
«… puis il me releva le visage en appuyant son index sous mon menton, mais je m’obstinais à garder les yeux fermés.
– Hé, Kaytanne, regarde-moi, murmura-t-il avec tant de douceur que je ne pus que lui obéir.
Il essuya mes larmes de la pulpe de ses pouces, sans être dégoûté par cette chair qui avait remplacé mon visage.
– Tu n’as pas à avoir honte, d’accord ? poursuivit-il en m’aidant à renifler mon gilet. Tu as des cicatrices et, alors, la belle affaire. J’en ai aussi. Certaines sont visibles…
Il prit ma main et la posa sur son pectoral, sur sa hanche, dans son dos où, en effet, se trouvaient quelques endroits où la peau était plus fripée, plus abîmée.
– … mais les pires, ce sont les blessures d’âme, celles que nous gardons en nous, parce qu’elles nous font trop souffrir. Cependant, ce sont elles également qui nous permettent d’avancer... »
Pierrette Lavallée une auteure que j'affectionne beaucoup pour sa plume, ses idées et le ressenti des émotions lors de la lecture. Ce résumé promet une histoire sombre mais aussi émouvante, voire peut-être bouleversante.
Après 6 mois et son «accident», Kaytanne retourne à l'université. Il est temps qu'elle affronte le monde extérieur, son ex, ses anciens amis, son demi-frère, et le regard des autres. Elle n'est pas sortie indemne de cet accident, elle a une cicatrice sur le visage descendant sur son décolleté.
Parti depuis 5 ans, Tigwan est de retour dans sa ville natale. Grâce à Fulbert, il trouve un poste d'agent de sécurité sur la campus, ainsi qu'un logement de fonction. Il est maintenant le voisin de palier de Kaytanne, la meilleure amie de son petit frère Fabian.
Tigwan Balbo, 24 ans, est maintenant agent de sécurité. Il a fui à 19 ans après une erreur de jeunesse, au temps où ce qui l'importait était l'argent, les bagnoles et les filles. Il est parti en colère contre sa mère ainsi que son mari, en laissant son petit frère derrière lui. C'est un homme d'honneur, très protecteur, fort mais aussi attentif et doux.
Kaytanne Pranelido, 19 ans, est étudiante en médecine. Elle a fui la maison familiale suite à des problèmes et des menaces avec son demi-frère Bryce. Depuis son accident, elle est défigurée sur le côté droit. Pour une ancienne cheerleader reconnue par tous, souriante et extravertie, elle se retrouve exclue, voire insultée de monstre et seule. C'est une jeune femme courageuse et adorable.
La narration est à la première personne, le point de vue varie entre Kaytanne et Tigwan.
L’intrigue est magnifiquement bien menée. Kaytanne reçoit des menaces, elle panique mais son voisin Tigwan est là pour la soutenir, ce qui n'est pas bien vu par tout le monde. Tigwan ne voulait penser qu'à lui pour une fois dans sa vie, mais Kaytanne chamboule tout, elle l'attire, l'intrigue... Kaytanne retrouvera-t-elle une vie normale ? Tigwan arrive-t-il à vivre pour lui, pour eux et protéger Kaytanne ?
La plume est fluide et très facile à lire, c'est toujours un plaisir de découvrir les histoires et les nombreuses idées de Pierrette Lavallée. Les thèmes sont toujours aussi poignants avec des touches d'humour, de suspense et d'action. Les rebondissements et les révélations nous entraînent dans un condensé d'émotions ainsi que dans un rythme dynamique. À aucun moment, je n'ai eu envie de les laisser partir, que ce soit nos deux héros mais aussi leurs amis.
Les émotions sont magiques, le lecteur les vit en même temps que de les lire. Kaytanne se sent protéger et en sécurité auprès de Tigwan, elle le voit comme son sauveur. Surtout qu'elle vit des moments difficiles, elle se sent prise comme dans un cercle vicieux, sans fin. Tigwan ne juge pas, il soutient et aide Kaytanne à se sortir de cette sombre partie de sa vie. Les relations intimes sont sensuelles et très belles, excellentes.
Deux âmes avec des cicatrices plus ou moins visuelles, des blessures d'âmes. Une belle histoire d'amour, de combat, de sauvetage... un excellent ensemble très complet. Une plume toujours aussi magnifique aussi bien par les thèmes choisis, que les touches d'humour et d'émotions. Un brin de suspense et d'action. Une lecture époustouflante à découvrir !
Encore un grand merci à Aurélie et à la maison d'Édition Sharon Kéna pour ce service presse.
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