Extrait :
Chapitre 2 :
Ciaran
«…
Chenoa pouffe, ses yeux s’embrasant d’une lueur joyeuse. Un
progrès fragile, mais qui vaut tout l’or du monde.
—
J’en fais trop ?
— Rends-moi le Ciaran arrogant et
provocateur, je le préfère à cette version ultra polie.
— Le souci, c’est que je ne sais pas comment m’y prendre avec toi,
avoué-je en me surprenant moi-même. Avant, on discutait librement,
tous les deux, mais ton départ m’a prouvé qu’on n’était
peut-être pas aussi proches que ce que je croyais. Et, là, j’ai
besoin de toi, même si j’admets que ce que je te demande est…
difficile pour toi.
Mon nouvel accès de franchise fait
ciller Chenoa, ce qui n’est pas pour me déplaire. Au moins, elle
sort de son rôle de pantin inexpressif. Elle me soupèse avec
indécision, puis se rejette contre le dossier de sa chaise.
— J’ai voulu en finir. Je ne suis pas passée à l’acte,
précise-t-elle devant mon sursaut.
Un silence indélicat
s’installe, mais je me refuse à le briser. Chenoa aspire l’air
par grandes bouffées, comme si elle avait besoin de se donner du
courage ou d’un élan pour continuer, et j’ai dans l’idée que
les mots qu’elle s’apprête à prononcer n’ont jamais franchi
le seuil de ses lèvres.
— La pression, mentionne-t-elle
d’un ton enroué. Le harcèlement, la douleur, le manque…
Elle renverse la tête en arrière pour dissimuler ses yeux humides,
puis se rétablit, plongeant dans mon regard comme si, finalement,
elle avait décidé d’exposer cette souffrance qui la ravage.
— Certains jours, je me disais que j’étais forte, que j’allais
surmonter ça… Pour Bella… Pour que sa vie n’ait pas été
vaine… Pour qu’on se rappelle que son étoile brille tout
là-haut…
Elle
abaisse ses paupières sous le poids de ses émotions, la bouche
tordue en un rictus peiné. Une larme unique trace son chemin sur sa
joue pâle. Elle reprend :
— Puis, d’autres jours,
j’avais juste envie de m’endormir et de la rejoindre.
J’accuse le choc. Pas très bien, si je dois être tout à fait
honnête.
— Non… Chenoa…
— Il y a encore des
moments difficiles, continue-t-elle d’une voix hachée. Les doutes,
le désir de ne plus rien ressentir, d’être simplement en paix…
L’abysse de douleur m’explose à la figure. Me coupe
littéralement le souffle. Je revois Connell à l’hôpital, le
visage exsangue et les traits tirés. Je me souviens de ses promesses
de prendre soin de Chenoa et de ses regrets si manifestes que j’ai
accepté de me tenir à distance. De taire la souffrance qui me
lacérait la poitrine.
Une connerie sans nom dont je ne
mesure vraiment l’ampleur qu’aujourd’hui.
— Ici,
c’est plus… simple. Alors, rentrer ? Non, jamais !...
»
Avis de Lili :
Heureuse de découvrir une autre romance de Laura Black, une plume très attrayante, surtout avec les célèbres Styx Lions. Ce résumé et sa couverture sont attirants.
Après la perte de son bébé, Chenoa a fui sa peine, son désespoir et les journalistes en Afrique. Elle a survécu au côté d’enfants en difficulté, les a aidés. Après deux ans et avoir dissous son groupe The Keels, elle retrouve l’un des membres, son meilleur ami, son ex-beau-frère, Ciaran sur le bas de sa porte.
Chenoa Walters est une chanteuse et une compositrice. Elle a grandi avec les frères O’Brian, et puis elle est tombée amoureuse de l’un deux, s’est mariée et à divorcée après la perte de leur enfant. C’est une femme forte, courageuse, une battante.
Ciaran O’Brian est musicien et compositeur. Sa mère a fui, puis son père est décédé, il a donc grandi avec son frère jumeau Connell chez leur oncle violent. Il est très différent, voire l’opposé de son jumeau. Discret, simple malgré tout un brin provocateur.
La narration est à la première personne, le point de vue varie entre Chenoa et Ciaran.
L’intrigue est menée avec passion et éloquence. Chenoa, sera-t-elle prête à lutter pour être de nouveau heureuse ? Ciaran lui est prêt à se battre pour la femme de sa vie, celle qu’il a toujours aimée, et dont il a cédé la place à son frère dix ans plus tôt.
La plume est fluide et très prenante au fil des pages. L’histoire est bouleversante dans certains aspects, et attrayante dans d’autres. Les rebondissements et les révélations sont magiques, et nos entraînent dans les profondeurs de cette histoire, pour nous laisser sortir qu’à la dernière page. J’ai adoré le personnage de tante Kate, une sacrée femme, peu présente mais fantastique. Et Pharell, il décape. Le rythme est accaparant, vous ne lâcherez ce roman qu’au dernier mot, Fin.
Les émotions sont passionnantes et très bien décrites, nous les vivons avec les personnages. Ciaran est un homme époustouflant, il fait toujours passer les autres avant lui. Il est heureux lorsque Chenoa le voit enfin comme un homme désirable. C’est un battant, il ne lâche rien, et pourtant... J’ai adoré sa détermination. Chenoa a vécu l’enfer, et nous le vivons à travers ses souvenirs et ses dires. C’est une force de la nature, et ses incertitudes et ses doutes vont nous faire vivre l’enfer. Les relations intimes sont sensuelles et très belles.
Un combat, même plusieurs, culpabilité, regret, passion,… Ce roman est une très belle histoire de seconde chance de leçon de vie avec une magnifique plume, des protagonistes époustouflants, de l’émotion et des brins d’humour, une belle pépite ! Une romance à ne pas manquer !
Je remercie les Éditions Addictives et Carole pour cette lecture !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire