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dimanche 28 juin 2020

Mr Alpha - Marion Laurent


Extrait :

Chapitre 3 :
«… Je me remémore l’image que Sam a de moi au boulot : soumise – et je me déteste pour cela.
Vous vous laissez aller souvent comme ça ?
Non, très rarement. J’avais passé une mauvaise semaine et j’avais besoin d’évacuer, dis-je en me redressant et en le fixant du regard.
Fort heureusement, je n’étais pas accompagné d’un client de l’agence. Il serait regrettable que quelqu’un d’autre vous voie dans cet état lamentable.
  Je serre les dents. Il n’a jamais été jeune ou quoi ? Et puis merde, j’étais en week-end, je peux quand même faire ce que je veux !
Oui je comprends, dis-je simplement.
J’aimerais moi-même ne jamais revoir ce genre de spectacle navrant.
Cela ne se reproduira pas.
Vous pouvez disposer.
  Je me dirige vers la porte, les larmes aux yeux de colère. Pour qui se prend-il, bon sang ? Et pourquoi suis-je incapable de lui répondre ?
Annabelle ?
Lola ! dis-je en me retournant.
Je vous demande pardon ?
Mon nom, c’est Lola. Annabelle était votre assistante il y a deux ans, finis-je par dire, la mâchoire serrée.
  Il me regarde, surpris par mon aplomb, mais ne s’excuse pas pour autant.
Peu importe, appelez-moi Mary des ressources humaines et dites-lui que je l’attends... »





Avis de Lili :

Un résumé intriguant, un titre accrocheur et une magnifique couverture. Attention, ce roman va vous tenir chaud !

Depuis un an, Lola travaille pour un patron qui connaît à peine son prénom, et ce travail ne suffit plus à payer les factures et la vie quotidienne. Elle décide de faire comme sa colocataire, un second job.
Lola devient une diva du sexe, une opératrice du téléphone rose, Crystal. Elle devient la régulière de Mister A, comme Alpha, un mâle dominant.

Lola Fewman, 24 ans est assistante dans le cœur de Wall Street. Ses parents lui ont coupé les vivres, après son départ. Elle n’a eu que peu de relation, c’est une femme entière qui ne sait pas jouer avec les gens.
Maxwell Walter, 37 ans est un businessmen, qui fait tomber toutes les femmes, sauf une. Elle défile dans son bureau très régulièrement. Il est arrogant, dominateur et détestable avec Lola. Il a peur de l’abandon, un sujet sensible.
Mister A est un habitué, plus de cinq ans, aux appels de Redline. C’est l’homme qui appelle régulièrement Crystal. Il pense à lui avant de penser aux autres, sauf avec elle.

La narration est à la première personne, le point de vue est seulement celui de Lola, laissant le suspense sur les personnages masculins.
L’intrigue est menée avec sensualité et une touche de suspense. Lola et Crystal se superpose, elle tombe amoureuse d’un inconnu avec qui elle n’a que des relations téléphoniques. En gagnant de la confiance en elle, elle attire son patron Maxwell, et se retrouve entre deux hommes.
La plume est fluide et facile à lire. Loin d’un coup de foudre, dans ce roman l’histoire prend place petit à petit. Nous découvrons les personnages masculins petit à petit, et j’ai eu beaucoup de mal à croire en Maxwell, en ses sentiments alors qu’il coure après plusieurs femmes. Heureusement que le dénouement est explicite et apaise mes craintes en mettant bien tout à plat, et donnant un sens à certains comportements. Le rythme est soutenu par les scènes régulièrement sensuelles, les confrontations et la prise de confiance de Lola.
Les émotions manquent d’intensité pour ma part, de passion. Lola s’investit émotionnellement de plus en plus dans ses appels avec Mister A. Avec lui, elle est entreprenante et provocatrice, alors que face à son parton elle est soumise et faible. Lui est détestable et hautain et pourtant il cache son côté bienveillant. Les relations intimes sont exceptionnelles, surtout celles faites par téléphones.

Certaines personnes changent plus que l’on ne le croit. Une romance sensuelle, une jeune femme prenant confiance en elle, un homme se cachant et pourtant si humain. Une belle histoire sensuelle et mystérieuse. Une plume appréciable à la lecture, juste quelques comportements difficiles pour ma part à comprendre. Dans l’ensemble, cette lecture est captivante, à découvrir !

Je remercie Éditions Addictives pour cette lecture ! 


Bad Boy Crush - Lou Everly


Extrait :

Chapitre 4 :
«… Encore un mot de travers et il signe son arrêt de mort.
Tiens, prends cette bière, poursuit-il en la lui tendant. Tu dois être habituée à te consoler avec ça.
  Le coup d’envoi est lancé. Je m’approche d’eux, contenant ma colère du mieux possible, et prends le bras de Lucy pour l’attirer vers moi. Sans que je m’y attende, elle se libère d’un geste brusque, sèche ses larmes du revers de la main, puis elle quitte le salon. Célian a déjà repris sa conversation avec la sangsue qui le colle depuis le début de la soirée et semble ne pas du tout se soucier du tsunami émotionnel qu’il vient de provoquer chez une adolescente psychologiquement fragile et hypersensible.
Connard, lâché-je, les dents serrées.
  Le connard en question lève la tête vers moi pour me fixer d’un drôle d’air. Ses yeux noirs ressemblent à deux feux dévorants.
Excuse-moi ?
Tu m’as bien entendue, mais je vais me faire un plaisir de te le répéter : connard.
  Le silence retombe, telle une pluie glaciale. Tout le monde s’est figé pour écouter la réponse de Célian. Ceux qui avaient la tête penchée sur leur téléphone l’ont relevée, tandis que ceux qui discutaient se sont tus pour écouter. Célian jette un œil autour de lui, et dès qu’il comprend que toute l’attention est portée sur nous, je le sens fulminer de l’intérieur.
Ta copine n’est pas mieux que moi.
  Mon regard fait la navette entre Célian et la fille qui est assise à ses côtés.
Oh, d’accord, j’ai compris ! Tu essaies de te donner une bonne image devant elle. Et je parie même que je suis en train de faire foirer ton prochain coup, c’est ça ?
  Je me penche vers la fille et lui dis, assez fort pour que Célian m’entende :
Tu as vu la grande blonde qui est partie en pleurant ? Tu vas te retrouver dans le même état si tu ne décampes pas vite d’ici. À ta place, j’éviterais les hommes dans son genre. Si on peut appeler ça un homme, ajouté-je en le regardant bien droit dans les yeux.
La fille murmure un petit « désolée » à Célian avant de s’éclipser. Il a l’air complètement abasourdi, et je profite de ce moment de faiblesse pour enfoncer le clou.
C’était facile, dis-je avec un sourire satisfait. Je pensais que tu dirais quelque chose pour te défendre, mais il semblerait que tu n’aies aucun sens de la repartie. En plus d’être totalement insignifiant.
  Sans lui donner l’occasion de me répondre, je tourne les talons mais à peine ai-je fait deux mètres que je reviens sur mes pas. Il fronce les sourcils lorsque je me penche vers lui, et plus encore quand je lui arrache sa bière des mains.
Et même au bord du coma éthylique, Lucy vaudra toujours mieux que toi. Santé.
  Je lève la bouteille en lui souriant, puis bois une gorgée avant de partir pour de bon
...»


Chapitre 6 :
«… Oui, et d’ailleurs, comment se fait-il qu’il me parle après tout ce que je lui ai dit ? Comme Leila, je pensais qu’il allait m’en vouloir à mort, au point de me dévisager dans les couloirs du lycée et de balancer une montagne de saloperies à mon sujet. C’est étrange. Mais ce qui l’est encore plus, c’est la façon dont il vient de m’appeler.

[Reine de glace ?
C’est quoi, ce surnom débile ?]
[Tous les mecs t’appellent
la reine des râteaux au lycée.
Moi, je préfère reine de glace,
ça sonne mieux. Puis, ça me donne
surtout un peu plus d’espoir.]

  Je dois lire ce SMS une bonne dizaine de fois car mon cerveau refuse de croire à ce que lui disent mes yeux. Ma gorge se bloque. Je n’aime pas ça. Pas du tout, même. Je jette mon téléphone sur l’oreiller, comme s’il était contaminé et pars dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner.
  C’est la première et la dernière fois que je réponds à Célian Walsh
...»


Avis de Lili :

Une nouvelle découverte de plume, j’adore. Le résumé est accrocheur, la couverture attirante. Nous sommes dans une histoire avec de jeunes personnages, des lycéens pas encore majeurs.

La dernière année, et Alayna se retrouve dans le viseur du séducteur du lycée Célian. Pendant trois ans, elle a été invisible à ses yeux, et maintenant il ne cesse de la séduire. Elle n’est sans utiliser le sarcasme et sa répartie pour remettre le grand séducteur à sa place. La reine des râteaux ne tombera jamais dans les filets de se tombeur, enfin c’est ce qu’elle se dit.
Célian peut avoir toutes les filles qu’il veut. Mais Alayna l’intrigue et plus il apprend à la connaître, plus il la veut.

Alayna Winters, 17 ans est lycéenne en dernière année. Elle a grandi avec un père infidèle qui est parti avec une jeune femme. Elle devient la reine des glaces, pour se protéger des hommes comme son père. Elle est méfiante, détachée, inaccessible, indépendante et pourtant si attachante et drôle.
Célian Walsh, 17 ans est lycéen en dernière année. Il a grandi avec un père alcoolique et violent, parti avec son frère aîné Elias. Il enchaîne les conquêtes pour oublier et ne pas devenir comme son père. Il est arrogant, séducteur, direct et franc, et pourtant il est aussi doux, tendre et attachant.

La narration est à la première personne, le point de vue est celui d’Alayna, laissant l’histoire de Célian à la découverte au fur et à mesure de la lecture.
L’intrigue est menée avec légèreté et un schéma très répétitif. Le jeu de séduction de Célian, les murs de protection d’Alayna le repoussant, la découverte de l’autre, le mal et la difficulté de garder une confiance fragile, et les non-dits.
La plume est fluide et très facile à lire. Lhumour est une pépite, la répartie d’Alayna et Célian est sublime, les mamans magnifiques. Le tempérament explosif de la jeune femme entraîne régulièrement des disputes, puis le pardon… Cela reste très sage, voire même survolé, et pourtant le rythme devient addictif car le lecteur veut connaître la fin de ce jeu de séduction et de confiance détruite petit à petit.
Les émotions sont gentilles et intéressantes. Alayna ne croit pas aux relations, elle fuit les sentiments et se protège derrière un mur. Ses sentiments deviennent vite contradictoires entre haine et attirance. Célian reste plus secret puisque nous n’avons pas ses pensées directement par la narration, mais cela ne nous empêche pas de nous attacher à ce personnage. Les relations intimes sont sages et belles pour leur jeune âge.

Deux jeunes personnes ayant grandies au sein d’une famille brisée, à la confiance fragile, à la peur des sentiments. Une belle histoires prenantes avec une plume fluide et de l’humour malgré un schéma répétitif sur les péripéties du duo. Une petite romance à découvrir avec légèreté et simplicité.

Je remercie les Éditions Addictives et Carole pour cette lecture !

dimanche 21 juin 2020

Starlife tome 2 Effervescence de deux étoiles - Claudie J. Martin


Extrait :

Chapitre 3 :
Myriam,
Samedi 15 novembre, soirée
«… Mis à part Lolita, mes amis n’avaient pas vraiment su ce qui m’avait valu un coup de blues il y a quelques années. Je leur raconte alors rapidement ce qu’il s’est passé et conclus mon récit par :
— Maintenant, on s’en va.
  Bernard ouvre la bouche, prêt à répliquer, mais Chris reprend la parole au micro. Ils ont déjà joué plusieurs de leurs compositions ainsi que quelques reprises, et le concert va certainement bientôt toucher à sa fin.
— J’espère que vous avez apprécié ce moment passé avec nous, dit-il. En tout cas, nous avons adoré et nous n’hésiterons pas à remettre ça. Mais avant de vous quitter, j’aimerais vous confier quelque chose et vous chanter une dernière chanson.
  Il passe sa main dans ses cheveux blonds coiffés en bataille et semble soudain un peu nerveux. Il prend sa guitare et se racle la gorge.
— Alors, voilà, dit-il, hésitant. Ce que je m’apprête à vous raconter, même les membres de mon groupe ne sont pas au courant. Si j’ai voulu composer et chanter, c’est pour… pour essayer de retrouver celle… que j’aime.
  Ma mâchoire inférieure tombe littéralement. Mes amis se tournent vers moi et des murmures parcourent la foule. Des sifflements enthousiastes s’élèvent ici et là, et quelques filles sur le côté se mettent à glousser comme des dindes.
— Le hasard fait bien les choses, chuchote Bernard avec regard taquin.
— Je me suis comporté comme un con avec elle, poursuit Chris. Et je n’ai aucun moyen de la retrouver pour lui dire à quel point je suis désolé, à quel point elle me manque. Les seules possibilités que j’ai, c’est mon groupe, et vous, le public. Donc je vous demande à tous ici présent, de faire en sorte qu’on entende parler de Swyno, et qu’un jour nous devenions si célèbres que je pourrais faire passer mon message à la fille que j’aime.
  Ses amis semblent extrêmement surpris et mal à l’aise. De toute évidence, ils ne s’attendaient pas cette révélation. Chris gratte deux accords sur sa guitare et annonce au micro :
— Cette chanson non plus n’est pas de nous, et j’espère ne pas la massacrer, car elle est en français. Je la dédie ce soir à celle que je veux retrouver.
Après avoir joué une courte introduction sur sa guitare, il se met à chanter avec son charmant accent british :
 
♫ Petite Mawie, je parle de twa

Parce qu’avec ta petite voix
Tes petites manies, t’ou as versé ... »



Avis de Lili :

Attention si vous n’avez pas lu le tome précédent, cette chronique peut contenir des SPOILER !!!
     Suite de l’histoire de Chris et de Marie. Le premier tome était émouvant avec des personnages attachants. La couverture reste dans le même ton que la première, le résumé est accrocheur et nous présage des péripéties dans la vie de Myriam.

     Cela fait plus de deux ans que Chris est au Royal College de musique de Londres. Avec l’aide de Ben, Guillaume et Victor, Chris va monter un groupe de rock, le seul moyen pour retrouver Marie.
     Un concert à Londres.
     Myriam est persuadée que Chris s’est juste amusé avec elle, et qu’elle doit avancer. C’est alors, pendant un concert amateur du groupe Swyno, qu’elle se retrouve face au chanteur, qui n’est qu’autre que Chris.

     Christopher Johns, 20 ans est étudiant en musique, chanteur et guitariste. Il a mûri, pris de l’assurance et confiance en lui.
     Myriam Garcia, 20 ans est chanteuse et actrice connue. Elle est indépendante et travailleuse, elle veut faire découvrir de la bonne musique. Elle reste secrète sur sa famille.

     La narration est à la première personne, le point de vue varie entre Chris et Myriam. Les chapitres sont introduits de petites citations de paroles et datés.
     L’intrigue est menée avec simplicité, peu être trop. Bernard, membre des Fàgica et Myriam décide d’aider Swyno à avancer dans leur carrière. Au fur et à mesure de leur rencontre, Chris essaie de se faire pardonner de sa fuite.
     La plume est fluide, simple et légère, d’où la facilité à la lecture. L’auteure avance petit à petit, tout en douceur, ce qui laisse au lecteur un manque de rebondissement et de mouvement. Tout cela semble trop calme, et le rythme s’en ressent comme monotone.
     Les émotions sont présents en restant très sages et en retrait. L’évolution reste à la musique, à la célébrité plus qu’à l’intensité de leur couple. Chris a honte de son comportement passé face à Marie, mais avance dans sa carrière. Myriam est en colère, et ne veut pas pardonner à Chris le mal qu’il lui a fait. Les relations intimes sont sages et sensuelles.

     Une suite intéressante pour l’évolution de l’histoire dans son ensemble, mais pour ce tome, cela reste trop calme, trop survolé. La plume de l’auteure est fluide. La fin nous présage un nouvel affrontement, un autre secret dénoncé,...

     Encore un grand merci à Aurélie et à la maison d'Éditions Sharon Kéna pour ce service presse. 


Cet Amour - Hilaria Alexander


Extrait :

Chapitre 1 :

« … J’étais sur le point de lui demander si tout allait bien, mais il fut plus rapide que moi.
Quels sont vos regrets ? demanda-t-il en plissant les yeux.
Je perçus un léger accent du sud des États-Unis dans sa voix. Il n’était donc pas néerlandais, mais américain.
Génial, un fichu touriste curieux.
En un battement de cil, je passai de la gratitude à la colère.
Tout d’abord, ce n’était qu’une chanson, dis-je d’un ton mordant. Et puis je ne réponds pas à ce genre de questions, surtout lorsqu’elles sont posées par des inconnus. Vous pouvez reprendre votre argent.
Je pris le billet de cinq euros dans mon étui et le lui tendis. Je tendis mon bras vers lui sans le regarder, mais il refusa de le prendre. Alors je tournai finalement les yeux vers lui et croisai son regard. Je lui fis signe de prendre le billet, mais il refusa. Ses yeux étaient rivés sur moi et il pinçait les lèvres. Je plongeai dans son regard à la recherche d’une trace de colère, mais sans la trouver. Il n’avait pas l’air en colère, mais blessé. Je regrettai immédiatement d’avoir été aussi impolie, mais sans savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il était mignon ?
Vous avez raison, dit-il en fronçant les sourcils. Ce ne sont pas mes oignons. Je suis désolé d’avoir posé la question. Au revoir.
Il enfonça ses mains dans ses poches, fit demi-tour et s’éloigna.
Maintenant, je me sentais coupable.
J’ignorais pourquoi. Je ne comprenais pas ce pincement au cœur si soudain.
Mais qu’est-ce qu’il m’arrivait ?...»

Chapitre 2 :

« … Lorsque je m’arrêtai de jouer, il se mit à applaudir et me sourit d’un air amusé. Je me mordis la lèvre.
Vous êtes douée, dit-il.
Je lui souris timidement en essayant de mettre de l’ordre dans mes pensées.
Je suis vraiment désolée pour l’autre jour. Je n’aurais pas dû m’en prendre à vous ainsi.
Ce n’est rien, dit-il en haussant les épaules, toujours souriant.
Alors que j’y regardai de plus près, je me rendis compte qu’il avait des fossettes ! Bon sang, ce n’est pas possible ! Comment ne pas craquer ?
Comment vous appelez-vous ? me demanda-t-il.
Ella, lui répondis-je en lui tendant la main.
Il la serra dans sa main puissante et je me sentis encore plus attirée par lui.
Lou. Louis Armstrong, répondit-il.
Quoi ?
Vraiment ? demandai-je un peu sous le choc.
Non, je plaisante. Quel est votre nom ?
Je m’appelle Ella Fitzpatrick, mais parfois j’aime bien mentir et dire que je m’appelle Ella Fitzgerald. Je trouve cela plus cool, pas vous. Et puis… j’aime bien embêter les gens, plaisantai-je.
Vraiment, hein ?
Je hochai la tête.
J’ai l’impression que vous aussi, dis-je en lui souriant et en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.
Tu en fais trop, me dis-je.
Bon, cela m’agaçait vraiment, il fallait que je le lui demande.
Est-ce que je vous connais de quelque part, Lou ?
Il éclata de rire.
Vous essayez vraiment cette vieille technique de drague avec moi ?
Quoi ? Non !
Oh mon dieu ! Je cachai mon visage dans mes mains.
Oubliez, c’était une question idiote. J’avais vraiment l’impression de vous avoir déjà vu avant.
Il éclata de rire encore une fois. Il avait un rire magnifique. J’étais si ridicule. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait...»


Avis de Lili :

Une belle romance, une belle histoire d’amour, de rencontre et de musique. Le résumé est attirant, la couverture bien sympathique. Ma première lecture de cette plume fût avec Perdus en Écosse, un roman tout en douceur.

Après avoir quitté New-York, Ella a trouvé refuge à Amsterdam dans une famille et a appris à jouer de la guitare. Dans la rue alors qu’elle chante, elle fait la rencontre d’un homme, et ne découvre que son identité quelques jours plus tard.
Une routine s’installe entre eux, puis un baiser, et une proposition de voyage pour Florence et faire de la musique… mais Ella a peur que ce soit plus qu’une histoire sans lendemain pour elle, où j’ajoute l’ombre de la futur ex-femme, soit une relation avec une date d’expiration. Elle a peur...

Ella Fitzpatrick, 24 ans est une fille au pair à Amsterdam, et aide ses logeurs dans leur restaurant. Elle fuit ses parents autoritaires et riches, voulant gérer sa vie à devenir un prodige de musique classique. Elle a parfois peu de filtre.
Louis Rivers, Lou, 30 ans est un musicien célèbre. Il est en plein divorce, sa femme l’ayant trompée. C’est un homme qui exprime ses sentiments, joueur, doux et attentionné. Adorable.

La narration est à la première personne, le point de vue est seulement celui d’Ella, et le temps est passé.
L’intrigue est menée avec douceur et simplicité. Au fur et à mesure du contact d’Ella avec Lou, la corvée de jouer du piano se transforme en envie. La connexion fragile mais puissance entre ses deux personnes évolue, et pourtant la peur de souffrir est toujours présente.
La plume est fluide, facile à lire. L’humour est adorable. La playlist de références musicaux est bien sympathique et de tout genre. Le roman est assez calme, mignon avec peu de rebondissements mais une belle histoire d’amour et de musique. Le rythme est plaisant, tout en douceur.
Les émotions sont savoureux, le lecteur adhère à ce couple admirable, vivant à travers leur musique et pensant souvent aux autres. L’expérience d’Ella, son éveil à sa musique, ses sensations sont très bien décrits, et à la lecture nous les vivons, c’est agréable. Elle est blessée par le comportement de ses parents, voire très déçue et pourtant son cœur reste ouvert à tous. Lou et Ella se taquinent, c’est adorable. Les relations intimes sont sensuelles.

Se battre pour ne laisser personne influencer votre vie, prendre ses propres décisions, suivre son cœur sans s’oublier ou laisser sa peur d’être vulnérable prendre trop de place et tout rejeter. Une très belle histoire d’amour et un beau message de femme épanouie et indépendante. La plume est simple et facile à lire, c’est adorable tout en étant prenant. Une belle lecture pour un moment de douceur et de calme en musique.

Je remercie Juno Publishing  et Maïwenn pour cette découverte et ce service-presse !