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mercredi 27 avril 2022

Les loups de Walburg #4 Le culot du crapoussin - George J. Ghislain

 

Gue :

«… Il avait été banni sur le champ. Même son père l’avait renié et il lui avait craché au visage. Pietro était sous le choc. Le choc de l’accusation, le choc de la trahison d’Oberto et le pire, le choc d’être renié par son père qui avait toujours été un homme aimant.

Banni. Mais pas seulement.

Il avait le choix. Ah ! Le choix !

Être émasculé, ou être rossé à mort.

Était-ce un choix ? Émasculé ! Ou rossé à mort ! Voulait-il conserver la vie, en perdant ce que d’aucuns appelaient la « dignité de l’homme » ? Devenir un être errant, moqué à chaque tournant ?

Mais en même temps. Mourir… …»

L’Ogre de Germanie :

«…   Tiens, Gueule-d’amour, tu as perdu un truc.

Pietro sursauta et se retourna sur… l’ogre.

Il tenait ses braies mouillées.

Pietro mit un moment à comprendre que c’étaient bien les siennes qui étaient tombées, tout simplement. Et il n’avait pas senti la chute ? L’allégement soudain aurait dû l’alerter, mais ses pensées, toujours concentrées l’avait fait passer à côté. Bravo !

— Oh… me… ci.

— Ah ? Tu parles ? Ils disent que tu es muet.

Qui «ils»

— Pe… sonne me com… end.

— J’ai grandi avec une sœur qui avait un bec-de-lièvre. J’ai l’habitude.

— Ah.

L’ogre était en train de lui parler.

De lui parler.

Il avait même une sorte de sourire sur le visage. Pas exactement un sourire. Un contentement.

— Me… ci.

Pietro prit les braies et ses doigts gelés effleurèrent ceux de l’ogre.

Il frissonna et l’ogre semble s’en étonner.

— Fais f… oid, ajouta Pietro pour masquer son embarras.

L’ogre acquiesça.

— Moi, c’est Ulrik. Et toi ?

— Piet… o.

— Pietro ? Italien ? C’est ça, ton accent ? 

L’ogre, Ulrik, avait pu déterminer son accent en trois mots mal prononcés ? Personne ne lui trouvait d’accent, d’ordinaire, tant il parlait mal.

Comment une brute tyrannique pouvait-elle être si charmante tout à coup ? Et puis à l’évidence de la réponse lui sauta aux yeux. Il était sa prochaine victime. Comme Ugo et d’autres avant lui.

Plus que jamais, il devait fuir ce type.

Et merde… il avait encore une érection. …»


Attention si vous n’avez pas lu tous les tomes, cette chronique  peut contenir des SPOILER !!!

   Suite de la saga Les Loups de Walburg, une romance M/M historique. Une période que l'on voit très peu dans les romances, mais qui apporte de nouvelles perspectives.


    Après avoir été trahi par son ami Oberto Visconti, le fils du seigneur, Pietro est puni à mort avec des coups d'hommes, dont son père et son frère, les seuls survivants de sa famille suite à la peste. Laissé pour mort, il est recueilli par Paola, la Ramasseuse et Felice, le Rebouteux, qui le sauvent malgré de nombreuses séquelles, sa mâchoire de travers, dents manquantes, lèvres distendues,... 
    Après avoir suivi un marchand, puis devenu garde dans un château, il est enrôlé dans l'armée de la Saint-Empire Romain avec plus de 400 hommes direction Heissekelle. En route, il va faire la connaissance d'hommes comme Manfred, Ugo et surtout Ulrik.

    Pietro De Bergamo, 22 ans surnommé «Crapoussin» a été palefrenier. À l'âge de 14 ans, il est découvert avec un autre jeune homme. C'est un homme très pudique, effacé et adorable.
    Ulric, L'ogre du camp est un homme viril, molosse et atypique. Il peut être bourru et méprisable, une solution pour éviter le contact avec les humains. Il aime sa solitude.

    La narration est à la troisième personne. La narration est surtout du point de vue de Pietro.
    L'intrigue est bien menée. Pietro va vivre différentes aventures, trahison, guérison, puis les combats. Nous suivons l'évolution de cet homme au fil des années, de ses rencontres et de ses désirs. 
    La plume est fluide, malgré un côté narration parfois longuet. Les réflexions de Pietro se répète dans certains passages, alourdissant le rythme, et les aventures. Les idées sont bien trouvées, les messages toujours d'actualités. Les rebondissements accentuent le dynamisme de l'histoire, et se rejoignent les autres tomes, et aux faits historique. Le suspense est prenant, nous doutons réellement des personnages. Excellent. 
    Les émotions sont accaparantes. Pietro a vécu la trahison, l'abandon, la survie, les moqueries, les angoisses, bien des épreuves qui lui ont permis de grandir et d'évoluer. Les relations intimes sont légères et sages.

    Trahison, combats, sentiments, vivre cacher. Un tome accaparant malgré quelques longueurs. L'intrigue est addictive, ainsi que les personnages très attachants et les émotions. Les rebondissements et le suspense sont excellents, apportant un rythme très apprécié. Une bonne lecture, une excellente histoire.

    Je remercie Juno Publishing  et Maïwenn pour cette découverte et ce service-presse !

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