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mardi 13 août 2019

Coincée ! - Catherine Monroy avec Anouk Laclos


Coincée ! de Catherine Monroy avec Anouk Laclos

Résumé :

En rentrant chez elle un soir, Iris a la surprise d’apprendre que son mari, Hugo, grand galeriste d’art contemporain est parti dans le Nordeste brésilien pour tout recommencer « là où tout est encore possible » avec Paloma, la jeune fille au pair brésilienne, qu’il a prise - Oups ! - pour la « jeune fille au père ». Il n'en pouvait plus de partager l'existence d'une femme « coincée » comme elle !
Iris se retrouve seule du jour au lendemain avec ses enfants gâtés, Nine 17 ans et Marin 15 ans, dans une situation financière catastrophique. Elle doit pour la première fois de sa vie - c’est presqu’un gros mot - travailler. Pas si simple. À 45 ans, femme de plus personne, sans aucune expérience professionnelle, trop diplômée, trop senior, Iris voit les portes se fermer les unes après les autres.
Elle finira, à son corps défendant, par accepter la seule proposition qui s’offre à elle : écrire un roman historico-érotique.
Ce « livre de fesses », comme elle l’appelle, va l’emmener bien au delà de sa zone de confort, lui faire redécouvrir la femme qui sommeillait en elle, mais pourrait bien la conduire à sa perte au moment où elle prend la présidence de l’association de parents d’élèves du lycée huppé de ses enfants.



Format : Format epub (  246 Ko – 180 pages)
Éditeur :  Éditions Chic(k) Lit (13 août 2019)

Extrait : 


Chapitre 1 :
« ...  Méfiance, je regarde par l’œilleton : Francesca ; je l’avais complètement oubliée !
— Ciao bella ! dit-elle arrivant sourire aux lèvres avec une bouteille de champagne jusqu’au moment où elle découvre ma mine déconfite :
— Ça va ?
— Ça va super bien... Ou je te raconte, réponds-je fondant en larmes.
— Il est arrivé quelque chose aux enfants ? demande Francesca en panique.
Je fais non de la tête.
— Quelqu’un est mort ?
— Non !
  Manger de la glace quand quelqu’un vient de mourir, ça ne se fait pas trop non ? ai-je envie de dire. Suis-je la seule à être ivre ? Ou mon amie nouvellement diplômée coach manque-t-elle singulièrement de psychologie ?
— Alors tout va bien ! assène-t-elle avec assurance.
  Et je déverse sur Frisca cette nouvelle qui me sidère en ânonnant entre les larmes :
— Hugo, parti, Brésil.
— C’est mieux que de se casser une jambe !
— Tu plaisantes ? m’insurgé-je.
  Apparemment non. Frisca poursuit :
— Ce n’est pas comme si tu étais pauvre et en mauvaise santé ! Pense à ces femmes primo-arrivantes auxquelles je donne des cours de français, qui ne peuvent même pas se payer un billet d’avion pour aller enterrer leur mère.
— Tu as raison, il vaut mieux être place de Breteuil que dans la jungle de Calais et ma mère est déjà morte ; tout le monde n’a pas cette chance !
  Sans doute Frisca se rend-elle compte que sa tentative de mise en abyme de mes soucis a échoué … »




Chapitre 6 :
« …
— Tu veux dire quoi exactement ?
— La biographie d’Aliénor d’Aquitaine, historique et universitaire, je ne peux pas te la commander, ça n’intéressera personne…
— Je ne comprends plus rien là…
— Si tu me fais une Aliénor d’Aquitaine ni pute ni soumise, là je dis banco.
— C’était mon intention, je veux montrer comment, cette femme reine de France et d’Angleterre a été une incroyable modernité, une femme libre qui a su s’affranchir de la tutelle de son mari… Une incroyable amoureuse, qui a eu une histoire avec son oncle pendant les croisades et qui va trouver l’amour auprès du roi Plantagenet… Et créer une lignée de souverains avec Richard cœur de Lion…
— Le truc avec son oncle, je ne savais pas, j’adore…
— C’est un événement parmi d’autres, c’est elle qui a instauré l’habeas corpus, le fait qu’on ne puisse pas incarcérer un individu sans jugement, sans témoin…
— Ça on s’en fout un peu, non ?
— C’est essentiel…
  Stan se racla la gorge :
— Je n’ai pas dû être assez clair, Iris. Quand je ne dis « ni pute ni soumise », je voudrais que tu m’écrives la vie érotique d’Aliénor d’Aquitaine.
  Je venais, sous le choc de verser l’intégralité du lait dans mon thé Earl Grey.
— Tu me demandes d’écrire un livre de fesses sur Aliénor d’Aquitaine ? Toi qui as fait khâgne ? Non mais ça ne va pas la tête !
— Toutes les autres maisons ont leur auteur, le cul fait vendre, ce n’est pas une nouveauté ; et nous on cherche le nôtre et je me disais que tu pourrais nous faire quelque chose de bien troussé et comme tous les romans écrits jusqu’alors présentent une héroïne victime, ce serait novateur. Et comme je te l’ai toujours dit, tu as une véritable plume ! Et d’après ce que je me souviens de toi…»


Avis de Lili :

Une romance contemporaine, actuelle dans ses sujets, surprenante par son héroïne, dramatique par ses rebondissements, humoristique par ses répliques et bien d’autres choses. À lire !

Dans une simple lettre manuscrite, Hugo l’époux d’Iris lui apprend qu’il part s’installer au Brésil avec leur jeune fille au pair. Ses enfants le prennent plutôt bien, sauf peut-être Marin qui perd son fantasme d’ado, la fille au pair sexy.
Iris se retrouve donc seule face à son destin, aux créanciers, aux coûts de la vie courante,… Ses peintures n’étant plus au goût du jour, Iris doit trouver une autre rentrée d’argent.

Iris van Styn, 45 ans est artiste peintre et maman de deux enfants, Nine, 17 ans et Marin 15 ans. C’est une femme pleine de vie, d’entrain et de force. Malgré l’abandon de son mari et sa ruine, elle reste dynamique et courageuse. Très beau personnage.

La narration est à la première personne, le point de vue est celui d’Iris.
L’intrigue est bien menée. Iris doit se reconstruire financièrement et émotionnellement. Les catastrophes et les événements s’enchaînent, entraînant Iris au plus bas. Sa solution mélanger la plume et le sexe, très vendeur. Maintenant elle doit se documenter pour écrire, et en subir toutes les conséquences.
La plume est plaisante à lire, c’est fluide et léger. L’écriture est belle. Les enfants apportent une belle touche d’humour, ainsi que l’inexpérience d’Iris sur divers sujets. Le langage érotique est utilisé à bon escient, et reste très sage. Le rythme est agréable et dynamique, et les pages filent très vite.
Les émotions sont diversifiées, le lecteur peut passer du sourire à la grimace en quelques lignes ou quelques mots. Les enfants ne mâchent pas leurs mots, c’est direct et voire bouleversant pour une maman. Iris s’est consacrée à son mari, et a «négligé», un bien grand mot, ses enfants, sa vie de femme et ses finances. Elle va se battre pour survivre, être humiliée et parfois soutenue. C’est dur et jouissif par moment. Très complet aux niveaux des sentiments.

Une belle histoire de reconstruction, de survie d’une femme seule face à une société très précaire. La plume est attractive avec une touche d’humour et d’émotion. Un excellent moment de lecture à découvrir avec plaisir !

Je remercie l’auteure pour ce service-presse ! 



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