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samedi 3 novembre 2018

Hot Gun - Angel Arekin


Hot Gun d'Angel Arekin

Résumé :

Un dealer ingérable, une Indienne en cavale, un écorché vif et une hippie. Ils sont quatre, lancés dans une course contre la montre. Lorsqu’ils sont contraints de s'associer, entre drogue, diams, sexe et calumet de la paix, la situation menace d'exploser. D’ailleurs, sont-ils vraiment dans le même camp ? Un road trip déjanté en plein cœur de la réserve amérindienne.... Secrets, trahisons et désir interdit, la plongée aux enfers ne fait que commencer.

Format : Format kindle ( 1936 KB – 601 pages)
Éditeur : Hachette  (26 octobre 2018)
Collection : BMR


Extrait :

Chapitre 7 : En vadrouille
Johnny :

«…
Je ne veux pas que tu penses que je me sers de toi pour m’en tirer, Johnny.
Ce n’est pas ce que je crois, Chee, Ok ?
Elle ferme un instant les paupières au surnom débile que je lui ai donné une fois, après l’amour, me la rendant encore plus vulnérable et plus douce.
Tu es parti il y a des mois, pourquoi tu es là, John ? Je ne comprends pas.
Moi non plus et je n’ai pas envie d’y réfléchir. Je ne me voyais seulement nulle part ailleurs, à la minute où tu m’as raccroché au nez et que je t’ai crue morte. Ne me refais plus une peur pareille. J’ai cru crever aussi.
Un timide sourire étire ses lèvres. Elle pose les doigts sur les miens qui entourent son menton.
Merci, murmure-t-elle d’une voix cassée par ses sanglots.
Si on s’en sort, tu me remercieras, je réponds en retirant ma main de son visage et en me redressant devant elle. Maintenant, j’ai passé des heures dans un avion, je pue. J’ai besoin de prendre une douche, et de boire un verre ensuite.
...»


Chapitre 14 : Quand je suis l’orage...
Marley :

«… je grogne.
Je reconnaîtrais entre mille la pression d’une arme sur ma peau. Appuyée entre mes omoplates, celle-ci n’est assurément pas un petit calibre. J’opterais pour un fusil de chasse à double canon.
Fronçant le nez, je tourne les yeux par-dessus mon épaule et prends au visage deux sphère brunes impassibles, enfoncées dans une minette ridiculement menue. Une tignasse blonde, en pétard, se dresse au-dessus de sa tête. À vue de nez, je l’ai sortie du lit en trombe. Elle n’a pas l’air contente. Elle enfonce plus fort le métal dans ma chair.
Jette ton flingue, m’intime-t-elle.
Oh, bébé, ou sinon quoi ?
Je retapisse le salon avec ta cervelle et je te file à bouffer aux coyotes. C’est la chaîne alimentaire. Je suis pour le respect total de la nature.
Ouais, super, moi aussi, je suis pour le respect total de la nature, mais aux dernières nouvelles, c’est moi qui me trouve au sommet de la chaîne alimentaire.
C’est celui qui tient l’arme, rétorque-t-elle en approchant plus près de moi, poussant brutalement le canon entre mes omoplates jusqu’à m’arracher une grimace.
Miller saisit le bras de son Indienne pour la faire passer derrière lui, la masquant de sa carrure massive, puis avance dans ma direction, son rictus revenant comme un boomerang. j’ai toujours mon flingue armé, mais la nénette dans mon dos ne semble pas ravie de cette option.
J’ai dit : lâche ton revolver. Une fois que tu seras mort, les diamants ne te seront plus utiles. Il faut savoir faire des choix dans la vie. Je vais t’apprendre un proverbe indien : « Quand le sang de tes veines retournera à la mer, et que la terre de tes os retournera dans le sol»
Ouais, ouais, j’ai compris. Arrête ton baratin. La terre ne m’appartient pas, tout comme les diamants, c’est moi qui leur appartiens.
Je gonfle les joues tellement je trouve ça chiant. En revanche, la situation prend une tournure qui fait marrer.Quand tu crois que tout roule comme sur des roulettes, la vie s’arrange pour te donner une grande claque derrière la tête.
...»


Avis de Lili :

Ce roman spin off de Hot Blood se situe pendant la reprise des études de Siana, communiquant avec Morgan par simple SMS.


Un sac de diamants, une dette de soixante-cinq millions de dollars à un cartel colombien. Marley a une semaine pour régler son problème, sinon...


John, «Johnny» Miller, vingt-quatre ans est le frère de Siana, tous deux cassés et détruits par la mort de leurs parents. Il fait des études de droit financées par son «connard» de beau-frère. Sa copine Ilia, supporte ses conneries, ses cuites puis lorsqu’il découche au côté d’autres femmes. Il n’a confiance en personne et semble n’avoir aucune émotion, seulement avec sa sœur et son neveu, et peut-être bien pour une certaine meuf.
Cheyenne est l’amie de Siana, elle est douce et cabossée, elle a énormément subi par son père et son oncle, l’un l’a battée et l’autre l’a violée. Son oncle Laslo est maintenant mort, mais les souvenirs sont toujours là, rien ne les effacent.
Marley Lawson a dépassé la trentaine et adore les femmes de caractère, la coke, et aussi les défis tout en jouant avec sa vie. Il est impulsif, imprévisible, borné, malin et arrogant. Il sait aussi bien jouer le dure que faire le mariolle, il peut-être drôle et sarcastique comme un tueur sans âme.
Lilotte étudie les Cheyennes, leurs coutumes, leurs traditions et leurs peuples. C’est une hippie, un peu garce qui ne craint pas Marley et a une sacrée répartie. Elle est aussi pacifiste, et pourtant sait se défendre lorsqu’il le faut.

La narration est à la première personne du point de vue de Johnny, Cheyenne, Marley et Lilotte. Une narration à quatre voix, c’est rare et surtout c’est très bien écrit. Les chapitres sont introduits par le prénom du narrateur suivi d’un titre accrocheur. À aucun moment, l’auteure ne nous perd ou un trouble ne s’installe. C’est excellent !
L’intrigue est rudement bien menée, les rebondissements bien travaillés et le dénouement une pépite, très beau suspense et très belles idées. Cheynne a tué son oncle Laslo, elle fuit la scène de crime. Malheureusement il travaillait pour Marley, et toute la marchandise qu’il détenait, a disparu. Marley doit retrouver le tout, sinon les Colombiens seront derrière lui. Johnny part retrouver Cheyenne pour l’aider, un an après leur rencontre. Il s’en suit une course contre les diamants, et surtout sauver leurs vies.
La plume est fluide, réactive et très facile à lire. L’humour et le piquant sont très présents dans l’écriture, ainsi que dans certaine situation. L’écriture est directe, le langage courant, voire cru apporte une sincérité, un coté très réaliste et surtout accrocheur. J’adore la plume de cette auteure, son humour et ses idées innovantes .
Le rythme est soutenu entre les événements, le suspense, les secrets bien gardés de chacun, l’action et les revirements à cent quatre-vingts degrés. Jusqu’à la dernière page, le lecteur est accro à ce roman, à ces protagonistes et à leurs aventures endiablées.
Les émotions se suivent et s’intensifient. La colère voire la haine, la honte et la peur se côtoient, puis l’amitié et l’amour sèment quelques graines. Johnny blesse sans aucune hésitation, la seule émotion qu’il génère c’est la colère. Et pourtant derrière cet homme sans expression et son regard bleu glacial, il se cache un homme sentimentale, tendre, doux et protecteur. Même s’il a du mal à exprimer ses sentiments, ses gestes et ses actes sont là pour nous démontrer le contraire. Cheyenne cache ses émotions en affichant sur son visage une barrière d’absence d’expression. Elle a grandi dans un monde dur, comme Marley au cœur du banditisme. Ils ont tous deux appris à cacher leurs sentiments l’un avec une façade vide, l‘autre par le sarcasme et ses conneries. Il reste Lilotte, une femme pas comme les autres. Elle aime la nature, le calme et ses livres, pourtant elle cache derrière son côté hippie, une force, un aspect sauvage et rebelle. Les relations intimes sont sensuelles et torrides, rien de vulgaire.
Les personnages secondaires sont nombreux, mais très peu présents. Ce sont plus des protagonistes ajoutés à l’histoire pour donner du piment avec Mohawks, de la profondeur Hastiin et bien autre chose attrayante.

Quatre êtres humains dont la vie les a façonnés différemment de ce qui été prévu au départ. Une vie très différente de nos attentes, un combat contre soi-même et contre les cartes distribuées au départ, une sacrée intrigue qui va vous mener par le bout du nez jusqu’à la dernière ligne. Et même après…

La plume, l’humour, les émotions, les idées, et j’en passe, sont des pépites réunies dans un même et seul ensemble, les romans d’Angel Arekin. J’adore !

Je remercie Hachette BMR  et à Netgalley pour ce service-presse !


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